lundi 26 janvier 2015

Tu es un astronaute. Décris ton jour parfait


Cinquième exercice du livre 642 things to write about traduit en français. Sur une page entière
Vous pouvez faire vous aussi l'exercice et m'envoyer votre texte ou bien encore le mettre en message. Bonne création :)

5. Tu es un astronaute. Décris ton jour parfait

Astronaute, cosmonaute, spationaute, je n'ai même pas besoin de rêver d'être une hôtesse de l'air pour voir le bas d'en haut. Pour dire le vrai, je ne sais même plus où est le bas et où est le haut depuis que je suis enfermée dans cette capsule. Je ne parlerai même pas du mal de l'espace qui a finalement disparu au bout de dix jours. What else ? dirait Georges que je suis toute chamboulée, excitée mais surtout claquée, crevée, épuisée, éreintée, exténuée, fourbue, vannée. Vous parlez d'une journée parfaite - mais elles le sont toutes depuis mon départ. Toujours différentes et toujours pareilles : préparation des expériences scientifiques, maintenance de l'endroit, exercices physiques pour me maintenir en forme, un coup de nourriture lyophilisée et Byzance un fruit si on ne me l'a pas piqué, un repos qui ne repose rien enfermée dans un sac de couchage fixé sur une cloison pour éviter toute dérive pendant mon sommeil et puis je recommence. Je n'ai pas le temps pour rêvasser. Je dois rentabiliser. Chaque seconde coûte une petite fortune et oncle Sam et cousin Igor ont réglés ma vie au millimètre comme du papier à musique.


Mais le dimanche... Ah le dimanche... Je m'évade. Je regarde par le hublot une petite boule bleue où des milliards de gens se lèvent ou s'endorment, rient ou pleurent, vivent ou meurent pendant que je tourne en rond. Je crois apercevoir chez moi et j'imagine ceux que j'aime regarder l'espace et me faire un signe de la main. Je pense aussi à ma vie une fois revenue sur terre quand rien ne sera plus comme avant. Je prendrai de longues douches car ici l'eau est rationnée et tout est plutôt sommaire. Je mangerai du fromage dont la texture et l'odeur me manquent. Je profiterai de chaque seconde pour regretter le temps où j'étais la tête dans les étoiles à chercher la clé de l'univers. Car ce qui est parfait, c'est toujours après qu'on le sait.

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