mercredi 16 septembre 2015

Histoire de Korba


Korba est le dernier fils d'une famille de 6 garçons. Son père est appelé l'éléphant car il est très grand et très fort. Les cinq garçons aînés dont également comme leur père. Lorsqu'ils se promènent dans le village ou lorsqu'ils vont à la chasse ou à la pêche, ils réussissent toujours bien. Ils ramènent pleins de bêtes, mais aussi des morceaux de bois qu'ils sculptent. Ils vivent dans un village en pleine brousse, au centre de l'Afrique, qui est situé près d'une rivière. leur temps s'écoule entre pêche, chasse et fêtes.

Korba est différent de ses frères. Il est tout petit, tout maigre. Il est toujours le dernier car il n'arrive pas à faire d'aussi grands pas que ses frères. D'ailleurs ses frères font exprès de courir dans la forêt parce qu'il savent que Korba a peur et pleure. mais les pleurs de Korba lui évitent des embûches car les lions ne supportent pas d'entendre pleurer un enfant et s'enfuient très vite au loin lorsqu'un enfant pleure.

La mère de Korba l'aime beaucoup. Elle voudrait que Korba soit heureux mais chaque fois qu'elle dit quelque chose de gentil pour Korba, son père exprime sa honte d'avoir un fils aussi faible.

Un jour, le chef du village annonce qu'il y aura une grande fête et que l'on fera un concours de danse. Le gagnant gagnera dix brochettes de tigre.

Korba a beaucoup d'imagination et, le jour de l'inscription au concours, il suit son père et ses frères. Quand son père le voit derrière lui, il se moque de lui et le renvoie à la maison car il est trop ridicule pour danser.

Korba s'enfuit en pleurant et va se cacher dans la forêt pour raconter son chagrin à un ami oiseau  qui lui répond que même s'il est très malheureux, son envie de gagner est pour lui une clé magique.

Cet oiseau est particulier. Il a de longues pattes, un bec jaune et des yeux cerclés de fines plumes blanches. Cet oiseau n'a jamais dit à Korba qu'il est professeur de danse. Quand il lui raconte son chagrin, il lui demande de lui montrer ce qu'il sait faire. Et il le regarde. La finesse et la rapidéité des mouvements de Korba est surprenante. Il saute, entrecroise ses jambes, ondule, virevolte avec une telle aisance qu'il donne l'impression d'être un papillon. Il lui dit alors : 'Tous les jours, tu reviendras ici et je t'apprendrai d'autres choses."



Korba est rayonnant, confiant. Il est certain de gagner le concours Il se dit qu'il a beaucoup de chance. Et tous les jours, il rejoint son professeur de danse et apprend très facilement.

Le jour de la fête arrive. Tout le village est garni de fleurs odorantes et de couleurs vives. Tous ont choisi les vêtements les plus chamarrés. Le chef du village donne le signal du concours et les tam-tams se mettent à résonner. Les anciens se mettent à danser. En les regardant, chacun se rappelle les conquêtes, les chasses réalisées. Ils sont parfaitement unis. Quand ils lèvent une jambe, c'est comme s'ils n'étaient qu'un.

Ensuite, les femmes dansent. En les regardant, chacun voit son enfance et se rappelle les chants de leur mère qui les berçait. Puis les jeunes hommes prennent la piste. Leur vigueur, leur force entraînent des exclamations admiratives. Les frères de Korba sont certains d'être les meilleurs. Tout en tournant et en sautant, ils regardent Korba avec un sourire ironique, pensant qu'il les jalouse.

Les jeunes femmes dansent, et leur grâce, leur féminité émeut le groupe qui reste silencieux quelques minutes après qu'elles se soient arrêtées. Leurs corps ruissellement de sueur. Les gestes figés, les yeux fermés, elles continuent de rêver leur danse. Enfin, c'est le tour des enfants qui par leur fragilité et leur timidité rappellent aux aînés ce qu’ils ont été.

Les sons résonnent dans la tête de chacun. Parfois il chantonnent mais chaque fois, les applaudissements crépitent. Le chef se lève pour déterminer le gagnant du concours. C'st à ce moment que Korba se précipite au centre de la piste et demande au chef l'autorisation de danser. Ses frères rient et son père commence à l'invectiver. Mais le chef leur intime l'ordre de se tire et dit aux musiciens de jouer. Tout le village est surpris. La mère de Korba pleure d'émotion.

Korba se met à danser et la respiration de chacun est suspendue à ses mouvements. On voit son pied qui touche à peine le sol. Il rebondit. Ses mains, se doigts montrent des formes étonnantes. En regardant son corps se balancer, c'est comme s'il prenait sans cesse une forme différente. Korba et la musique ne font plus qu'un. Il danse les yeux fermés. Ses lèvres entrouvertes esquissent un léger sourire. Son corps nerveux donne l'impression d'une grande détente. Il arrête doucement sa danse et tout le village sous le charme reste silencieux quelques secondes puis les acclamations jaillissent. Korba est le meilleur danseur.

Korba sait qu'en gagnant, sa vie va changer. Son père le prend par les épaules et pour la première fois, proclame que son fils est le meilleur. A partir de ce jour, Korba continua de grandir heureux...


Texte reçu par mail

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire